Je te traverse, hagard, faible, confus. Ces souvenirs soudains, mauvais, aigres. Ces murs blancs, fades, glauques, agressifs. Ce sol gris, terne, sans saveur, déprimant. Ces senteurs, chimiques, désagréables, irritantes. Ces personnes, déconfites, inquiètes, angoissées. Tout ceci m'oppresse et me hante.
Mais je dois te traverser, t'affronter, surmonter mes craintes, mes problèmes de jeunesse, ces rappels de ma faiblesse, de mes séjours ici, cette évocation à ma santé fragile il y a peu. Je le connais bien ce couloir gris, pas si hospitalier d'ailleurs.
Je t'ai déjà traversé souvent, en errance, pour me retrouver devant cette porte, fanée, lourde, grinçante, oppressante. J'en ai la nausée tout à coup, et je traverse malgré moi ce couloir gris pour me retrouver devant cette porte, cette porte fanée derrière laquelle tu te trouves, derrière laquelle j'espère ne plus nous retrouver....