POÉSIE - SLAM - ROMAN Les chroniques de l'exclusion : c'est le titre du livre dont je finalise l'écriture actuellement. C'est un roman qui traitera d'homophobie parentale, de rejet mais aussi de l'histoire d'amour fusionnelle entre deux adolescents que la vie a rapproché malgré leurs craintes respectives.
8 Avril 2016
Cette phrase sonna comme une déclaration de guerre, une agression qui fit pleurer ta mère, hurler ton père, pendant que ton frère, sentant la tempête venir, courut se réfugier dans sa chambre en te regardant d'un air plutôt interloqué. Toi, dans ce champ de bataille bruyant, tu regardais la scène, désolé d'avoir provoqué un tel chaos dans le nid familial et, après les hurlements accusateurs de ton père, tu t'enfuis à ton tour te réfugier dans ta chambre, de peur de ne subir on ne sait quel châtiment. Cette révélation rendit tout le monde fou, ou plutôt tous les adultes présents dans la maison. Pendant que ta mère souhaitait appeler le curé du village, te croyant victime du malin ou autre démon, ton père, qui continuait à crier sa rage, songeait déjà à contacter le notaire pour te déshériter... Ton petit frère semblait traumatisé par la scène, ce qui était compréhensible. Enfin, tu remplissais un peu plus ton sac en prévision de ce qui allait fatalement arriver, les yeux rougis par la honte, la colère, la peur aussi. Non pas dégoûté par toi même, mais par ta famille. Même si tu semblais dans un état second, tu réagissais avec courage, de la meilleure des manières. Qui sait ce qui se serait passé si tu avais cru que cette folie avait été de ta faute ? Tu aurais sûrement rejoins les chiffres dramatiques que scandent, à raison, les associations de défense des droits des homosexuels. Ces chiffres qui font état d'un bien trop haut taux de suicide chez les jeunes qui se découvrent d'une sexualité différente que celle jugée plus « normale » par la société. Cette horreur, que l'on nomme homophobie, qui n'est pas prête de disparaître, que tu admirais dans sa splendeur macabre en ce jour d'avril...
C'est ainsi qu'exaspéré par le comportement insultant de tes géniteurs, que je n'appellerai plus parents à présent, tu choisis de prendre ton sac et de sortir. Ton bon mâle de famille, n'étant pas décidé à ne pas avoir le dernier mot, décida de ton sors avant même que tu puisses sortir. Pour son « honneur » il te mit à la porte, plutôt que de te voir simplement t'enfuir, sa solution finale pour te punir de tes fautes, son meurtre symbolique, comme pour se débarrasser de tes pêchés, les expier de la maison, de peur sûrement qu'ils ne contaminent ton jeune frère ! Ta génitrice dévote, elle, regardait la scène avec un calme, glaçant, qui aurait pu effrayer un mort. Elle semblait soulagée par son sentiment de lâcheté, par le fait d'être débarrassé du problème qu'elle avait conçu il y a 17 ans. Pendant ce temps, ton frère pleurait mais elle s'en foutait, autant que son mari semblait-il...