RévélaTerre #5 - Vide créatif

Bonjour à tous, aujourd'hui c'est le cinquième jour de confinement, et comme tous les jours je vous livre mes impressions sur la suite. En ce samedi, je suis particulièrement sensible à toutes ces initiatives créatives que l'ennui a soufflé.

Réveil difficile, d'une douce nuit commencée bien tard, l'animal nocturne que je suis avait le cerveau qui turbinait, avide de création. Pas d'écriture cette fois-ci, mais de dessin, un autre passe temps qui me procure du plaisir, mais pour lequel je n'ai aucune prétention. Mais cette machine folle qu'est le cerveau humain ne voulait pas s'arrêter, ne voulait pas que j'aille me coucher. Qu'est-ce qui a bien pu l'exciter de la sorte, lui donner cette exaltation artistique ? Je ne suis pas sûr de cette réponse, mais depuis mardi, depuis ce confinement inédit, j'assiste à une abondance d'idées créatives, comme si en quelque sorte le vide avait donné naissance au plein d'initiatives, à la création ! Je ne pourrais pas vous narrer l'intégralité des idées que les gens ont pu avoir ces quelques jours mais je vais essayer de rendre hommage à certaines d'entre elles !

Tout d'abord, louons l'immense solidarité qui anime certains, entre ceux qui offrent une pause mélodieuse à leurs voisins, où ceux qui décident par eux même de créer une fête géante pour un quartier, en mixant simplement depuis leur jardin, les amateurs de musique peuvent continuer à s'embellir le tympan. Quand ce ne sont pas des stars qui, grâce au bon côté des réseaux sociaux, nous offrent un concert gratuit ! Qui a dit que la solidarité humaine n'existait plus ? Fort heureusement, il en reste encore des bribes, quelques poussières d'étoiles au milieu de la nuit solitaire.
Mais ce qui m'a inspiré cette idée de chronique, c'est deux initiatives particulières. La première concerne le monde associatif, ou comment ces personnes qui luttent contre la solitude, les discriminations, la pauvreté, au quotidien, se battent encore en ces temps de troubles pour permettre aux personnes les plus isolées de ne pas se sentir seules, de ne pas se sentir abandonnées, et de recevoir ce peu de chaleur qui peut faire leur monde. On pourrait croire qu'avec la peur, ces gens laisserait tomber, lâcherait un peu de leste, mais non : il est dans ce monde des anges, non pas célestes, mais qui parcourent la terre pour transmettre la bonté qu'ils ont en eux aux autres. Ces anges là ne sont pas forcément beaux, sont souvent méprisés, mais sont le terreau sur lequel la graine d'un espoir pour l'avenir pourra s'implanter.
La seconde initiative m'est plus personnelle, dans le sens qu'elle me parle plus qu'à d'autres, mais montre à quel point on peut trouver des solutions pour occuper toute une catégorie de personnes. Un tournoi de slam sur second life ! Qui aurait pu l'imaginer ? Déjà je ne savais même pas que ce jeu/média social existait encore de nos jours. Mais pourtant, ce tournoi a eu lieu, a rassemblé instinctivement plusieurs équipes, une vingtaine de slammeurs, de poètes des temps modernes, qui sont venus là pour apporter simplement un peu de beauté à la morosité.

C'est bien là la véritable poésie, c'est bien là le véritable engagement, être capable d'apporter l'émotion peu importe la situation, peu importe le support, peu importe le public. L'émotion dans ce temps de peur, le rire, les larmes, ou au contraire de faire don de soi au moment où les plus faibles se confinent dans l'obscurité, faire don de soi quand certains font preuve d'égoïsme, ou de folie. Être simplement capable dans ce vide, de créer !