RévélaTerre #6 - Matière d'égos

Bonjour à tous, en ce dimanche où la brume a envahi nos pavés, je vous livre ici mon interrogation sur l'intérêt même de cette chronique. Est-ce que j'écris simplement pour tuer le temps, pour le plaisir d'écrire, ou ai-je la moindre poussière de prétention avec ces écrits. Je ne le crois pas, mais mon questionnement se trouve plutôt sur le problème suivant : que faire de toute cette matière une fois le confinement terminé ? C'est la question que je me pose, égoïstement.

Que faire de tous ces écrits, dois-je les faire partir en fumée pour conjurer le sort de cette crise, quand elle sera définitivement passée ? Ou au contraire laisser ces pensées gravées sur du papier, ou autre chose encore ? Je pensais les laisser là, comme ça, juste posées  là, sans prétention, sans envie d'en faire quoi que ce soit par la suite, mais quelqu'un m'a justement soufflé qu'avec toutes ces semaines de confinement qui se profilent à l'horizon, j'aurais suffisamment de matière pour m'autoriser à en faire plus que du vide, du bon mot posé sur l'écran. Je ne sais pas, ne sais plus quoi en penser en réalité...
Alors je m'en remets au hasard, je tirerai à pile ou face en quelque sorte, entre ne rien faire et travailler cette matière pour en modeler un produit fini, un produit réel. On verra ce que la matière inspire, et ce que la matière vaut.
Mais, même si la matière est suffisamment dense pour être travaillée, ce n'est pas le but premier de cette chronique. RévélaTerre est plus pour moi un moyen de faire passer mes impressions, des messages, des idées à ceux qui prennent la peine de me lire. Petite anecdote, vous êtes d'ailleurs plus nombreux que je ne le pensais à lire ceci, plus que sur certains de mes textes, c'est que vous devez vraiment n'avoir que ça à faire dans cet ennui de confinement ! Remarquez, fasse à un océan pollué de récits complotistes vaseux, finalement j'ai au moins la certitude d'être plus agréable à lire, même si ceci n'est qu'un simple journal de bord, ou j'ai bien conscience de ne parler pour ne rien dire ou presque. Juste quelques messages, que j'ai toujours porté, comme la solidarité, la sauvegarde de l'environnement, de la nature, ou encore l'encouragement à la création, toutes ces choses qui passent bien trop souvent au second plan quand il s'agit de favoriser notre société actuelle, l'argent, la production, la consommation, et surtout l'égocentrisme, l'individualisme, la compétition, et le jugement permanent de l'autre. Tant de doctrines qui nous mènent dans le mur, tant de doctrines qui peuvent infliger blessures et isolément, quand ce n'est pas bien pire, sur le vivant, homme ou animal, sur notre environnement, et donc sur notre vie en général. Tout ce qui fait ce que je suis, comme mes combats.

Alors que faire ? Laisser mes combats sur ces écrits, ou utiliser ces écrits comme un combat ? Nous sommes en guerre paraît-il, contre ce virus effectivement, mais je le suis aussi contre tous ceux qui penseront que leur nombril est plus important que le monde, tous ceux qui resteront immobiles à la prochaine chute, tous ceux qui ne seront pas sensibles à la sauvegarde de notre planète quand celle ci brûlera, comme elle commence déjà à le faire. Que faire alors de cette matière ? La laisser là comme simple ressource ? Ou faire de cette matière une arme pour éveiller l'esprit ? Je ne sais définitivement pas... Au hasard de guider la suite de cette chronique, car avec cet écrit je me suis fait l'ego d'une lutte contre l'égocentrisme, un comble dans ce combat.