Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les chroniques de l'exclusion

POÉSIE - SLAM - ROMAN Les chroniques de l'exclusion : c'est le titre du livre dont je finalise l'écriture actuellement. C'est un roman qui traitera d'homophobie parentale, de rejet mais aussi de l'histoire d'amour fusionnelle entre deux adolescents que la vie a rapproché malgré leurs craintes respectives.

RévélaTerre #7 - Nuances grises

RévélaTerre #7 - Nuances grises

Bonjour à tous, aujourd'hui une chronique particulière, qui va en fâcher certains, mais qu'importe... Ce que je lis depuis des jours, me donne des couleurs à chaque mots, du rouge de la colère, du vert de la nausée, du jaune de l'épuisement, du violet de l'étouffement. Non je ne suis pas malade, simplement atteint d'un autre mal, le manque de nuances dans mes lectures, où comment le noir et le blanc semblent être exacerbés par la peur, par la panique aussi, là où quelques nuances de gris seraient nécessaires.

Le monde n'est ni binaire, ni manichéen. La vie nous l'apprend chaque jour, chaque personne a en soi une part d'ombre et de lumière, qui est plus prononcée selon les personnes d'un côté ou de l'autre. Nous sommes tous le mal d'un autre en quelque sorte. Et nous sommes tous le faux d'un autre de fait. Lorsque deux ou trois personnes entrent en conflit, pour leurs intérêts la situation se complique. La simplicité serait de prendre parti, la raison conviendrait de se méfier de l'ensemble des belligérants, qui de fait ne seraient plus objectifs. Mais en ces temps où la folie l'emporte sur tout, difficile de blâmer ceux qui y cèdent. Seuls les décideurs ne sont pardonnables au yeux de ceux qui subissent leurs erreurs. Dans ce cas précis nous avons plusieurs protagonistes. Un président, dépassé par les évènements. Des ministres qui ne sont pas raccords entre eux. Une ancienne ministre de la santé en plein conflit, simple et d'intérêt avec certains médecins. Un professeur en conflit d'intérêt avec la dernière nommée qui joue au pompier, tout en laissant des flammes derrière lui attisé ce feu qui nous ronge tous. Car ce feu nous rend fous, nous rend cons aussi... Mais alors que faire ? La raison nous imposerait de demander avis aux principaux acteurs, de lire les revues scientifiques. La facilité de prendre partie sans nuancer les tenants et aboutissants de chacune des parties de cette affaire. Car aucun n'est objectif, aucun ne détient la vérité.
Pour ce qui est de ce traitement voici ce que les articles, publications disent et ce depuis des années. La chloroquine est un anti-paludique. Son action pour diminuer les charges virales n'est pas nouvelle et reconnue, elle a d'ailleurs été testée dans d'autres cas, pour d'autres virus. Souvent cette dernière a rencontré un première phase de tests concluante in-vitro. Par la suite, testée en cas réel, cette molécule s'est avérée moins efficace, ou parfois dangereuse pour le patient. Ça se sont les faits, ce que nous apprennent les publications des scientifiques.

Puis il y a la spéculation, l'envie de trouver une solution aux morts que l'on compte chaque jours, envie louable, mais lorsqu'elle est portée par un éminent spécialiste, en conflit d'intérêt avec une ancienne ministre, les propositions sont incontournables, accentuées par la peur d'y être confrontée. Son traitement fonctionne peut être mais on est en droit de se poser la question de l'éthique : au regard des précédents scientifiques sur ce traitement, est-il raisonnable de prescrire ce médicament en se passant de demander une ATU (une autorisation de temporaire d'utilisation) pour l'utilisation de ce traitement. Autorisation qui permet de commencer à traiter sans une autorisation définitive de mise sur le marché pour la dite pathologie. Autorisation qui se base sur des publications scientifiques, et des phases de tests préalables, de vrais tests précisons le. L'avenir le dira, en espérant que ce professeur ait raison...
Mais le problème n'est pas là, c'est que cette annonce se double d'un scepticisme sur le confinement, qui a pourtant fait ses preuves en Chine. Pourquoi cela, et pourquoi tant de bruit pour une crise sanitaire que ce même professeur à très largement minimisé il y a peu ? Car oui, il l'a minimisé, et s'est déjà trompé, ce qui devrait amener à de la nuance sur la prophétie. L'urgence n'est en rien une excuse pour passer outre les recommandations sanitaires de l'État, que l'on ne soit pas d'accord c'est une chose. L'incitation à enfreindre les règles en ait une autre, et dans ce cas, en rajoutant de la panique et du scepticisme, le professeur Raoult a conduit à une folie aux conséquences graves. Des centaines de personnes sont sortis dans la rue, sans raisons, pour certains avec des signes de covid19, pour se faire dépister à Marseille, en propageant au passage allègrement le virus....
A la vue de ces scènes on peut simplement se demander de la pertinence d'une telle intervention, si derrière elle aggrave la propagation, de la pertinence d'un traitement si derrière les conséquences s'avèrent être désastreuses pour celles et ceux qui en auront pris. Et de la pertinence d'imposer un traitement, quand ce dernier est en phase de test actuellement, comme d'autres traitements, contre ce virus.

La maison brûle, doit on passer en force au risque d'y répendre de l'huile ? Ou doit on établir une stratégie avant. L'avenir le dira...
Une phase de tests est en cours, gageons pour le bien de tous que le professeur Raoult avait raison, car l'inverse serait terrible.
Mais en attendant, et par souci d'apporter de la nuance dans le noir ambiant, respectez les consignes sanitaires, prenez soin de vos proches, et si par choix pour tuer le temps, il vous prenait l'irrésistible envie de jouer aux scientifiques, sachez que les vraies matières grises se trouvent dans les revues scientifiques, et non sur les blogs, non sur youtube, non sur Facebook, et tout ce qui se veut média sans l'être... Pour que la nuance de gris vienne rapporter un peu de lumière dans l'obscurité de ces jours !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article