17 Avril 2019
Nous sommes ce que nous sommes
Dans cette morne terre des hommes,
Dont le phare se serait noyé
Dans la lumière noire du rejet.
Un trou sidéral dans lequel l'humanité
Aurait sombré sans même lutter,
Attendant d'être réveillée
Par la lueur d'un horizon voilé.
Mais nous sommes ce que nous sommes
Dans cette morne terre des hommes,
Des visages dont le fard aurait coulé
Par les froides larmes du rejet,
Répandant par sa noirceur exposée,
Les couleurs de nos gueules d'illuminés.
Des traînées de poudre réchauffées,
Par les pigments de nos cœurs voilés.
Mais nous sommes ce que nous sommes,
Dans cette morne terre des hommes,
Un réseau de fourmis réanimé
Par le devoir de chasser le rejet,
Par l'espoir de pouvoir aérer,
La légèreté pesante des esprits fermés,
De petites pattes pour embraser,
La fraîche rosée des âmes voilés.
Alors délions nous ensemble
De notre enduit pour répandre
Sur ce monde grisé de cendres,
Le rouge de nos cœurs tendres,
L'orange d'une flamme à étendre,
Le jaune d'un soleil incandescent
Le vert des graines de l'amour naissant,
Le bleu d'un ciel se dévoilant,
Et le violet de notre rêve effervescent.
Car nous serons à jamais,
Ce que nous sommes,
Des artistes aux pinceaux armés,
De milles couleurs pour raviver,
Cette morne terre des hommes.