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Les chroniques de l'exclusion

POÉSIE - SLAM - ROMAN Les chroniques de l'exclusion : c'est le titre du livre dont je finalise l'écriture actuellement. C'est un roman qui traitera d'homophobie parentale, de rejet mais aussi de l'histoire d'amour fusionnelle entre deux adolescents que la vie a rapproché malgré leurs craintes respectives.

Je reviendrai à Lærdal : Récit de voyage

Dans la fraîcheur d’un mois de janvier pluvieux, je ne sais pourquoi je pense soudainement à toi, en contemplant un paysage pyrénéen que je vois si souvent pourtant. Peut-être que ces monts embrumés et la rivière gonflée par un hiver bien rude me ramènent à l’étrange beauté de la contrée norvégienne de Lærdal, essence sublime de la région des grands fjords, mêlant l’alliance des paysages sauvages et abrupts, où l’eau salée purifie les pieds de ces colosses de pierres qui se font face avec une élégance mystique et une architecture aussi riche qu’intrigante. Je me mets à rêver et alors que j’emprunte un long tunnel aux couleurs de l’arc en ciel, mais à l’odeur acre et polluée, j’atteins ma destination, me voilà de retour dans le lieu de mon admiration nordique ! Je ressens l’excitation de te redécouvrir, émerveillé par ce souvenir.

Je suis aussitôt transporté par une ambiance étrange, il règne ici un sentiment de calme trompeur, on se croirait au Far West, mais à la conquête d’un nord où l’or serait blanc, et le désert serait bénit des dieux pour son eau. Et alors que je parcoure les allées de Lærdalsøyri, j’admire à présent l’architecture de ce village, devant des maisons en bois et aux détails raffinés, colorés, comme ces manoirs typiques de San Francisco, de toutes les couleurs. Des rouges carmin, des blancs, des jaunes, des verts qui contrastent avec l’aspect sombre de la boue et de l’eau profonde des fjords, comme avec la neige dont la blancheur n’est pas atteinte par les activités humaines. Mais mon véritable but n’est pas dans ce village paisible, il me faut sortir de la baie, m’enfoncer dans les hauteurs enneigées afin d’atteindre un lieu particulier, évocateur du passé, du sacré et des légendes que peuvent renfermer les pays nordiques. Ce lieu porte un nom, c’est une Stavkirke.

Les routes se ressemblent toutes ici, même si celle qui mène à toi comporte plus de cascades de glaces que les autres, t’atteindre se mérite sans doute, même si on peut se demander comment les fidèles faisaient à cette époque au XIIème siècle. A Borgund, comme ailleurs après la chute d’Olaf plus d’un siècle plus tôt, la christianisation de ces contrées auront eu pour effet de donner à l’humanité ces édifices rares, seuls une vingtaine sont encore debout. Je me souviens de cette ambiance pesante qui régnait devant la noirceur de ton flanc, parfait contraste avec la blancheur éclatante de la poudreuse. Et cette lourdeur du lieu n’était pas vraiment atténuée par le cimetière attenant. Je suis au milieu de nulle part, et la bise hostile me presse de partir, inquiet de tomber sur Odin ou je ne sais quelle créature ! C’est par cette peur que je ne puis vous conter la beauté de l’intérieur de cette Stavkirke de Borgund, car dans mon premier voyage, cette même terreur m’interdit d’y pénétrer, fuyant honteux au bord du paisible fjord de Lærdal, où mes rêves redeviendront peut-être réalité à mon retour !

 

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